CAMBODGE  - C'est fini

6 heures de bus : Ho Chi Minh  - Phnom Penh ... Une frontière à passer. Je n'ai pas fait mon visa en ligne, mais un employé du bus récolte tous nos passeports (nous ne sommes que 8 dans le bus), un autre employé à la frontière me demande 40 $ et ils vont s'occuper de tout.

Je récupèrerai mon passeport une demi-heure plus tard, avec tous les tampons qu'il faut !


Allez, plus que 3 heures pour arriver à Phnom Penh. 

Le bus est passé à 200 mètres de mon hôtel. Je lui ai demandé de s'arrêter, en vain ! Je descendrai du bus au terminal et un tuk-tuk me fera faire la route inverse !!! 

Petite visite de la ville de nuit ... Pas grave, il n'est que 8 heures du soir.

En fait, je ne verrai pas Phom Penh comme la ville vit habituellement. Chance, je suis ici en pleine fête de l'eau : 26 / 27  / 28 novembre. C'est la pleine lune de novembre, et elle coïncide avec le moment où le sens de l'eau change dans la Tonle Sap River. Jusqu'à ce moment de l'année, c'est le Mékong qui remonte dans son affluent, et maintenant, c'est la Tonle Sap River qui se déverse dans le Mékong.

C'est une des 3 fêtes les plus importantes du Cambodge, et elle est célébrée à travers tout le pays. De plus, celle-ci revêt une importance spéciale, car elle suit le Covid. 

Le point culminant sont les courses de bateaux. Pas moins de 400 bateaux vont s'affronter sur la rivière. Sur chaque bateau, 20 à 80 rameurs. Les bateaux sont affrétés par les administrations, les écoles, etc... Le Roi en personne vient remettre les prix le dernier jour, et c'est un grand honneur pour les vainqueurs !

Et bien sûr, ils rament !!!

Le tout au milieu d'une foule énorme. Tous les habitants des alentours viennent pour cette fête. C'est une vraie kermesse, un immense food court.

Ses parkings à motos, ses mets alléchants (grillons, larves, ...), et le marché bien vide !

Et le soir, ce sont des bateaux avec des panneaux lumineux qui passent sur la rivière. Nous sommes dans un pays communiste, aussi les panneaux vantent tous les métiers du pays. C'est un très beau défilé, j'ai compté 50 bateaux au minimum.

Bien sûr, chaque soir, un feu d'artifice qui dure plus de 40 minutes.

Phnom Penh, ce n'est pas seulement la fête ... Il y a des choses à voir : le Palais Royal, construit en 1850.

A gauche, le Pavillon Napoléon qui est en réfection.

Le Musée National. Le bâtiment a été construit pas les français, au temps du protectorat. Il abrite beaucoup de statues dédiées au bouddhisme.

Un autre Musée, celui du génocide ... Je ne mettrai pas de photo. Il s'agit d'un bâtiment qui avait été transformé en prison et salles de torture par le dictateur Pol Pot. Cela a duré jusqu'en 1975. 

Sinon Phnom Penh est partagée entre les anciens bâtiments construits par les français début des années 1800, souvent restaurés, et les tours qui poussent anarchiquement comme dans toutes les villes modernes.

Phnom Penh et sa fête de l'eau, c'est fini. Nous descendons vers le sud du Cambodge, à Kampot. En fait, au dernier moment, nous déciderons d'aller un peu plus loin jusqu'à Kep.

Un tuk-tuk nous amène de l'hôtel au terminal de bus. Nous avons failli arriver en retard, le tuk-tuk est tombé en panne d'essence, heureusement, une moto l'a poussé du pied jusqu'à la station service. Nous voici repartis ... et merci Google Maps, car le tuk-tuk nous emmenait je ne sais pas où !!! Mais tout est bien qui finit bien, et nous sommes installés pour 4 heures dans un bus confortable.

Kep : capitale du crabe, des fruits de mer, du poisson. Nous dégusterons du crabe à tous les repas.

J'avoue que dans la plupart des cas le crabe était très bon. Ils ne sont pas aussi gros que nos tourteaux, mais ont beaucoup de saveur. Nous avons même droit à nos crabes décortiqués : grillés, à la vapeur, ou frits.

Sinon, pas grand chose à faire. Une moto, et je pars explorer les environs.

Une grotte avec un lac souterrain, de beaux paysages, et le train qui nous a fait le plaisir de passer devant nos yeux.

Une journée de moto .... crevant. Les routes goudronnées sont en travaux, les pistes pleines de trous !

Et le poivre ? Visite dans une ferme de poivre. Intéressant.


Besoin de repos ... Nous partons passer 2 jours et une nuit sur une île en face : l'île aux lapins (je n'en ai vu aucun !). La guesthouse est très sommaire, une chambre tout en planches non jointives !!! de l'électricité de 18h à 22h environ !

Une belle plage ; 2 jours sympathiques.

Retour Kampot pour prendre le bus pour Siem Reap.

Kampot, une ancienne ville coloniale qui a gardé une partie de son cachet. Moins drôle, énormément d'occidentaux, certains travaillent, beaucoup sont retraités ... J'en ai vu conduire un tuk-tuk, d'autres sur une moto avec une caisse à poissons derrière ... Mais quelle tristesse au café lorsqu'on les voit tous assis seul à leur table. Malgré tout, une table, 4 français, il est 11h00, et déjà 8 verres de bières vides sur la table !!!

Au milieu du rond-point, un Durian !!! Kampot est la capitale du Durian, le fruit le plus mauvais et nauséabond que j'ai goûté !!!

Ce soir, un nuit dans un bus, ça faisait longtemps ... Demain Siem Reap et les temples khmers.

Siem Reap est une grande ville (la 2ème ville plus importante du Cambodge - 180 000 habitants), qui n'a rien de particulier sinon d'être le point de départ pour visiter le temple d'Angkor - inscrit au patrimoine de l'humanité. Sans cela, le Cambodge touristique n'existerait pas !!! 

Donc, comme on peut s'en douter, Siem Reap est une ville extrêmement touristique, mais qui a réussi à garder une certaine douceur de vivre. Je pense que lorsque les touristes ont passé la journée à visiter les temples, ils n'ont plus envie de faire la fête le soir !!! Malgré tout, il y a une PUB STREET .... soit une rue avec des pubs et restaurants, ouverte jusqu'à 2 heures du matin, agrémentée d'une musique tonitruante. Malgré tout, pas trop de monde, les touristes chinois ne sont pas là.

Le bus nous dépose à 5 heures du matin au terminal, un tuk-tuk nous amène à l'hôtel. Bien sûr, nos chambres ne seront prêtes qu'à 14 heures. En attendant, une petite sieste à la piscine, et après un petit-déjeuner, nous remontons dans le tuk-tuk pour un tour de la ville.

Direction le musée khmer ... pour se plonger dans l'histoire de ce peuple.


5 grandes périodes au Cambodge :

VIème - XVIème siècle : c'est l'expansion et la grandeur de l'empire khmer. Il s'étend sur le Sima (partie de Thaïlande, le sud du Laos actuel, et jusqu'au centre du Vietnam (province de Champa)

Si vous avez bien suivi mon périple, vous savez qu'à Champasak il y a un temple khmer .... 

A partir du IXème siècle, et surtout au XIIème siècle, sous le règne de Javaryaman, des temples majestueux sont édifiés - en particulier Angkor. 

Les caractéristiques de ces constructions s’expriment à travers un mariage entre l’inspiration religieuse hindouiste des architectes de la cité, et le gigantisme auquel aspiraient les empereurs de l’empire khmer, désireux de donner à leur lieu de résidence, l’image de leur vaste et puissant empire. Résultat, la cité d’Angkor est unique en son genre. On y retrouve à travers son architecture, des aspirations religieuses différentes, des styles de construction d’inspirations différentes selon les périodes de règnes des différents empereurs, et une singularité résolument pluriculturelle. De nombreux autres temples ont été construits sur les mêmes principes.

Toute période de splendeur a une fin ... XVI au XIXème siècle.

Les héritiers au trône se disputent, font des alliances avec des pays extérieurs, et le Cambodge se retrouve envahit, découpé, etc...

C'est la décadence de l'empire Khmer

1863 - 1953 Protectorat français

Le Roi Norodom demande à la France - déjà présente au Vietnam et Laos - d'établir un protectorat du Cambodge. Grâce à cela, de nombreux territoires annexés seront rendus au Cambodge.

La France a arrêté le declin de l'Empire Khmer et a commencé la reconstruction du pays.

La deuxième guerre mondiale, le retrait de la France de la Cochinchine, ont amené l'Indépendance du Cambodge en 1954.

1954 - 1979 La période dramatique 

Après le retrait de la France, le Roi Norodom Sihanouk va continuer la reconstruction du Cambodge. Période heureuse ...

1970 ... Coup d'état des khmers rouges, communistes - maoïstes, hostiles aux citadins, intellectuels, minorités ethniques, ..... , c'est le régime Pol Pot ... qui fera environ 3 millions de morts.

Le pays comptait 6,5 millions d'habitants en 1970, et 3,5 millions en 1979 !!! Pour l'histoire, tous ceux qui avaient les mains trop blanches, trop "douces", etc... et qui n'étaient donc pas des paysans étaient torturés et exécutés. 

Intervention du Vietnam, les khmers rouges sont chassés. Le Vietnam restera au Cambodge jusqu'en 1990 et laissera la place au Nations Unies pour stabiliser le pays. 

Pol Pot mourra de sa belle mort en 1999, ailleurs qu'au Cambodge !

Le peuple cambodgien est resté traumatisé par cette période et l'est toujours. Pas une famille n'a perdu un proche qui serait encore vivant aujourd'hui (père, frère, ....). Les camps de réfugiés cambodgiens en Thaïlande ont été démantelés dans les années 90, il y a 30 ans !

Voilà pour l'Histoire mouvementée du Cambodge ... Revenons à nos temples 

Un temple très connu Angkor, restauré. Un temple juste à côté Bayon ... Mais beaucoup de petits temples aux alentours souvent plus authentiques car encore dans la forêt.


Notre tuk-tuk est toujours là ... c'est parti pour le grand circuit ... donc les temples les plus éloignés ! Ceux qui me plairont le plus car souvent la végétation est encore présente et leurs donne cet air mystérieux.

Le lendemain, nous ferons le petit circuit avec le temple d'Angkor.

Et le troisième jour, un temple bien plus éloigné ...

Maintenant le photos, qui ne sont pas dans l'ordre des visites. D'abord, la carte de tous ces temples .... Attention, la carte ne retraduit pas les distances réelles/ Malgré tout, les temples sont dans un carré de 30 km environ.


Tous les temples sont construits de la même manière, avec de grands lacs qui les entourent. Certains temples n'étaient accessibles qu'en barque ! 

A tout seigneur, tout honneur, le temple d'Angkor

Pas très loin de ce temple, le Bayon, et le Ta Keo

Et plus loin, moins restaurés, plus dans la nature .... Plus l'impression d'être Indiana Jean ...

Quand la Nature reprend ses droits pendant 10 siècles ...

Et pour finir en beauté, le temple des femmes, plus en arrondi, plus de douceur dans les formes, plus délicat

Il y a eu bien d'autres temples ... et beaucoup plus de photos. Je trouve que les photos ne rendent pas vraiment la majesté des ces édifices, et l'ambiance lorsqu'ils sont encore à l'état "sauvage".

Après trois jours culturels, il est temps de continuer la route pour la dernière étape cambodgienne : Battambang.

3 heures de bus ... rien ...

Battambang, ville très calme, où il y a peu de choses à faire. Seul intérêt, elle rapproche de la frontière thaïlandaise, où Bangkok m'attend avec mon avion retour. Tout a une fin ... et il me reste 3 jours avant de reprendre l'avion.

Malgré tout, on peut voir les restes de la reconstruction du pays par les français. Le chemin de fer (plus qu'un train par jour), et quelques bâtiments et maisons coloniales.

Nous avons assister à une représentation du Circus de Battambang. C'est une association créée par une française qui, après avoir travaillé dans les camps de réfugiés en Thaïlande; a décidé de ramener à la vie tous ces enfants traumatisés, grâce aux arts.

Je vous laisse regarder un tout petit extrait du spectacle et voir à quel point ce traumatisme est encore bien présent.


Ne restons pas sur une image horrible ... Un peu de douceur 



THE END ....

Coucher de soleil sur le Tonle Sap, le plus grand lac d'eau douce d'Asie